22 févr. 2016

1an plus tard // L'expatriation et le retour

Que le temps passe vite. C'est fou (c'est là que je remarque que je deviens vieille : c'est bien un truc de vieux de dire que le temps passe vite, oui ma bonne dame !) Déjà un an que nous sommes rentrés de Californie. Alors, un an plus tard, comment ça se passe ?




Plutôt bien je dois dire. Et c'est tant mieux ! Les premiers mois en France n'ont pas été facils. J'avais lu quelque part que pour se remettre d'une expatriation, il faut compter la moitié du temps passé là-bas. Dans mon cas, l'estimation était plutôt exacte : il m'a fallu bien 5 ou 6 mois pour m'en remettre. Me remettre de quoi ? Bonne question. Le retour est définitivement "une expatriation à l'envers", et les premiers temps ne sont pas faciles, même si on retourne dans un environnement familier. Rien n'a changé et en même temps tout est différent mais sans être réconfortant.

Des tas de petits rien m'ont manqué et me manquent toujours. Des habitudes que j'avais prises, des lieux, des gens, un style de vie qui était totalement différent. En vrac, rouler sur des grandes routes, San Francisco, acheter du vrac au Sprouts, acheter trop de choses à Costco, partir en vadrouille le week end dans des endroits incroyables, le temps libre, etc ... Ce qui manque le plus je crois, c'est la liberté que je ressentais là-bas. Tout me semblait moins contraint, même les impôts ne me faisaient pas peur.




Un an plus tard, on voit les choses de manière plus apaisée. Je réalise à présent qu'on a été à un carrefour de notre vie. On s'est trouvé face à deux chemins qui menaient chacun à deux vies radicalement différentes. J'aurais voulu pouvoir vivre les deux. Ou naviguer de l'une à l'autre. Ou comme le dit Lionel de manière plus terre-à-terre, vivre 6 mois de l'année en France et 6 mois en Californie. Pour autant, je ne regrette pas notre décision. Pourtant, on a longtemps douté, réfléchit pour prendre la bonne décision. Mais y avait-il seulement une bonne et une mauvaise décision ? J'en doute de plus en plus. Je suis absolument ravie que nous ayons vécu cette expérience, malgré les moments difficiles. Je suis aussi absolument ravie d'être rentrée. Tout ça fait assez imbécile heureuse, mais soit. Bref, c'est compliqué.

Maintenant, la porte est ouverte. Une pub Ikéa et je me fais la réflexion que tient, j'irai bien vivre en Suède, ça doit être sympa. Une belle journée pluvieuse ? Je me verrais bien vivre à Londres. Tout est devenu possible. C'est formidable et en même temps un peu flippant. Est-ce une envie de découvrir le monde ou juste une manière de fuir à la moindre difficulté ?

La Californie aura toujours une place à part dans mon coeur. Avec Lionel, c'est devenu une blague récurrente maintenant, dès que quelque chose nous contrarie, on se fait la réflexion "Viens, on retourne en Californie !".





15 commentaires:

  1. Bel article :)

    "partir en vadrouille le week end dans des endroits incroyables" bon ceci dit vous avez maintenant à dispo : Barcelone, Londres, Rome, Berlin, Zurich, Oslo, Amsterdam, la méditerranée, les alpes, la bretagne.... il y a du choix!

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    1. Merci :) tu vois ce qui t'attend :P

      C'est vrai qu'on a toute l'Europe sous le coude maintenant, il faut juste s'y mettre. Amsterdam est prévu pour dans quelques mois, mais entre filles !

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  2. Oui, quand a goute a "deux vies", c'est dur de devoir en choisir l'une ou l'autre... J'imagine que c'est pour ca qu'on dit qu'apres 5 ans d'expatriation les chances de revenir sont de plus en plus minces. Personnellement, penser qu'il me faudrait plus de 3 ans pour me remettre de mon expatriation, ca me donne pas trop envie de revenir! Heureusement, a ce stade, ce n'est plus prevu.

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  3. Hello,

    je suis tombée sur l'article ou tu expliquais ne pas aimer ta vie Californie, c'était il y a un an et demi, alors j’étais curieuse de lire celui la. (Clairement, rares sont ceux qui osent parler de l'expatriation ratée, alors bravo!)

    Chez nous l'adaptation (ou pas) à Londres est compliquée aussi. Après 1-2 mois difficiles je me suis bien acclimatée et j'aime beaucoup, je trouve que les enfants sont bien. Ça fait deux ans maintenant, mais mon mari ne s'y est jamais fait et déteste de plus en plus les anglais et la vie ici. Il est vrai qu'on a eu de grosses tuiles niveau logement, ça nous a couté très très cher (c'est Londres...) et la qualité (ou pas dirait mon mari!!) de vie se paie au prix fort aussi. Bref, pour avoir déjà vécu un retour d'expatriation douloureux je traine les pieds à l'idée de retraverser la Manche...

    Avec le recul, penses-tu avoir été prise dans une sorte de spirale qui t’empêchais de voir les bons cotés de ta vie en Californie (et de repenser aux mauvais de la vie en France)? Comment penses-tu que tu aurais pu sortir de ce "rejet"?

    Merci de partager cette expérience!

    H.

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    1. Bonjour et merci pour ton commentaire !

      Pour essayer de répondre à tes questions, je dirais que je ne pense pas avoir été incapable de voir les bons côtés de la Californie, la preuve, certains me manquent encore aujourd'hui ! C'était un changement de vie radical qui m'a bousculé, pour autant je le répète : je ne regrette pas 1 seconde d'y être allée. Et si c'était à refaire aujourd'hui, en sachant tout ce que je sais, je le referais sans hésiter (on resterait même peut-être plus longtemps, avec ce changement de loi qui est intervenu et permet maintenant sous certaines conditions aux détenteurs du visa H4 de travailler).

      Nous n'avons pas d'enfant, ce qui a surement joué pour moi. J'aurais peut-être mieux accepté cette nouvelle vie si j'avais eu à m'occuper d'une descendance, qui sait... Notre "chance", c'est Lionel et moi étions sur la même longueur d'onde, le désir de rentrer était partagé, je ne lui ai rien imposé.

      Je ne pense pas qu'il y ait eu de ma part un rejet de la Californie. On y a vécu de bons moments, j'ai fait de super rencontres, des expériences fortes, il y avait définitivement de bons côtés. Je les voyais à l'époque et je les vois toujours maintenant.

      J'espère avoir répondu à ta question, sinon, tu peux toujours m'envoyer un petit mail!

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    2. Bonjour Anonyme,

      Je me permets de te répondre car expat en GB moi aussi.

      Pour notre part, nous aimons bcp notre vie ici, même s'il est vrai que le coût de la vie est bien plus élevé qu'en France et qu'il faut sans cesse s'adapter aux us et coutumes locales, et surtout comprendre les relations sociales, parfois à l'opposé de celles vécues en France.

      Ce qui m'a bcp aidée à m'intégrer, c'est de m'impliquer dans la vie locale, notamment par le biais de l'école. Les Anglais ont un grand sens de la Communauty et un bon moyen de construire des relations solides avec eux est de participer à cet esprit communautaire.

      Après, nous avons la chance de vivre dans une petite ville du Greater London et j'ai bien conscience que la vie dans la capitale permet moins ce genre d'échanges. Pour autant, et si tu en as le temps, l'école où vont tes enfants reste un bon moyen d'intégrer la société britannique et de "vaincre" la réserve britannique. ;-)

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  4. Merci de partager ton expérience :) j'avais commencé à te suivre avant de partir en Californie, j'ai donc suivi un peu tes aventures. Mille questions passent par la tete avant de partir et meme en étant installée (je suis en visa H4), j'ai 2 enfants, une chance car effectivement on socialise beaucoup plus facilement, ca n'enlève pas les autres difficultés de la réinsertion professionnelle, meme en H4... Il y'a vraiment un avant et après expat, ca change les perspectives. Bonne chance pour la suite je suis certaines que d'autres aventures vous attendent :)

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  5. Bonjour, ton blog est vraiment intéressant et je me retrouve á 100% dans ce que tu dis. Je suis parti vivre á Los Angeles en 2011 pour tenter ma chance dans la photographie, c'etait mon but depuis trés longtemps, j'ai réussit a m'installer et enfin vivre mon reve, mais aprés quelques temps mon pays me manquait, il me semblait vivre en égoiste face á ma famille qui elle était en France, je n'etais plus lá pour les fetes et autres. Je commencais a regarder de plus en plus de film Francais que je n'aurai jamais regardé avant, écouter de la musique que je n'aurai également pas écouté avant. Finalement en 2015 je suis rentré, retour en France, c'etait difficile au début puis la routine est revenu. Je ne regrette pas LA car ce n 'est pas le paradis non plus, des petites choses me manquent de temps en temps mais sans plus, les weekends a Joshua Tree par contre me manquent beaucoup. Maintenant comme toi, je me vois vivre partout et nulle part, la Finlande, l'Irlande, tous ces pays me traversent l'esprit en ce moment ... Difficile de vivre dans cet état d'esprit maintenant, le sentiment de n'appartenir á aucun pays mais egalement de savoir que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.

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  7. Bonjour Laëtitia,

    Je tombe sur votre blog suite à une recherche sur le retour d'expatriation et la mise en disponibilité.

    Je suis +/- dans le mēme cas que celui où vous vous êtes retrouvée : bibliothécaire territoriale en dispo pour suivi de conjoint à l'ëtranger, Angleterre dans notre cas. Nous adorons notre vie ici mais voilà, l'entreprise où travaille mon partenaire ayant déposé le bilan, se pose aujourd'hui la question du retour ou pas.

    Je me demandais donc si vous aviez rencontré des difficultés pour retrouver un poste à votre retour. J'ai ouï dire que c'était délicat pour les bibliothécaires? Ceci dit, vous êtes peut-être agent d'Etat, auquel cas les démarches de réintégration sont sans doute facilitées par rapport à la FPT?

    Merci pour votre éclairage sur l'expatriation en tout cas, j'y retrouve beaucoup de mes sentiments.

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    1. Bonjour et merci de votre commentaire.

      Professionnellement, mon cas est très différent du vôtre : je fais partie de la fonction publique d'état, il m'a donc suffit de prévenir mon administration par courrier de mon retour pour être réintégrée. Je ne sais pas du tout comment ça se passe en FPT. Ca ne vous aide pas beaucoup malheureusement... Si ça peut vous rassurer (un peu !), c'était aussi la galère pour moi d'avoir des infos à ce sujet !

      Bon courage pour la suite.

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  8. Bonjour et merci de votre réponse.

    C'est le même processus dans la FPT mais la Collectivité ne vous réintègre que si vacance de poste.

    Enfin, on verra bien! Je continuerai de mon côté à lire votre blog avec plaisir en tant qu' (ex?) expatriée. :-)

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  9. C'est marrant, j'ai presque l'impression que j'aurais pu écrire exactement les mêmes choses que toi sur l'expatriation, la dépendance, l'inactivité etc. Tout autant de points qui ont été "fatales" à la durée initiale de l'expatriation.

    Pour autant, pas de regret, bin au contraire et un petit pincement au coeur aussi quand j'y repense. Finalement, je ne suis rentrée que fin septembre dernier !

    Merci pour le partage sur ton blog :)

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  10. bonjour,

    Je suis tombe par hasard sur votre blog, cherchant des causes des reponses aux ma etre que je vis en chine depuis 4 mois.Avez vous fait que 6mois! etes vous rentree avant les deux an..
    Je suis en chine depuis juillet et est tres difficile, ,ville tradicionnelle ,cho des cukture, mal du pays..On repete que il y a des pahses mais je le sais, malgres tous mes efforts la sauce ne prends pas j aimerais rentrer..Mon moral impact mes enfants, jai bau voir du monde je me sens seule les journees sont longues parfois sans tele, sans radio sans internet...Ce qui ne me manquait pas au depart me manque cruellment aujourd hui..Mon travil, mes amis ma famille..Ne pas pouvoir conduire, passer mes journee a tuer le emps, faire a manger faire les ourses..Trouver des loisirs pc l n y a que ca a faire..Le matin je me lève et je me dis ca va aller mai le soir le constt est le meme , jai passe la journée al utter contre depression

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