Voyage au pays de la perplexité culinaire // J'ai testé un barbecue coréen

Depuis longtemps, je voulais tester un Korean BBQ, rien qu'à cause du nom. Parce que pour moi, un barbecue, c'est ça :

Alors un barbecue coréen, c'est la même chose avec des baguettes ? J'étais intriguée. Je le suis toujours.

Après avoir cherché une bonne adresse dans le coin sur internet, on décide de s'y rendre, un dimanche soir. Recherches très utiles, la devanture du restaurant a un petit air de local désafecté, en voiture, on ne s'y serait pas arrêté spontanément.

Mais le restaurant est plein. Nous patientons quelques minutes pour avoir une table. L'intérieur du restaurant est en accord avec l'extérieur : c'est moche, ça a l'air une peu crado mais l'ambiance est joyeuse. 

Le menu est laconique. Je choisis le boeuf au barbecue, après tout je suis venue pour ça. Lionel, qui est faible face à la nourriture épicée, se laisse tenter par le marinated spicy chicken. Le serveur prend nos commandes et fait la moue : il faut nous changer de table, celle-ci est trop petite pour contenir tous nos plats. Voilà qui est de bonne augure. Une serveuse nous déplace dans l'arrière salle, qui sert aussi de débarras pour leurs stocks de nourriture et de serviettes en papier. Je suis ravie qu'il y ait beaucoup de monde, c'est tellement glauque que seule, j'aurais eu peur de me faire égorger et de finir moi-même sur le barbecue.

Le principe du barbecue coréen est en fait assez proche de la pierrade. Une serveuse nous dépose une sorte d'appareil sur la table, ainsi un plat rempli de viande de boeuf crue. Une fois de plus, on s'est fait avoir sur les quantités, il y a de quoi nourrir une famille de quatre personnes. La viande est servie avec une dizaine de petits plats d'accompagnements. À part la salade verte et le riz, je ne reconnaîs rien. Je compte sur le serveur pour m'éclairer, mais il file après avoir déposé les plats. Le restaurant est plein comme un oeuf, ils sont surchargés ce soir-là. Rose, blanc, vert, rouge, les plats sont colorés, la table est jolie.

La table est déjà remplie quand l'énorme plat de Lionel arrive. On lui sert du porc et non du poulet, mais il s'en fiche, c'est délicieux. Et relevé. De mon côté, je ne peux pas en dire autant, le boeuf est vraiement gras. Et pas particulièrement de bonne qualité. Mais il y en a tellement, ce serait du gâchi de tout laisser.

Je goûte tous les accompagnements. Certaines saveurs qui me disent vaguement quelque chose, mais je ne parviens pas à trouver ce que ça me rappelle. Pour la plus part, c'est une découverte totale. Et l'expérience ne se renouvellera surement pas, je ne sais pas ce que je mange. C'est tour à tour frais, croquant, iodé, épicé, fondant.

À la fin du repas, les plats ont toujours l'air aussi remplis. Impossible que deux personnes mangent autant. L'adition arrive avec un doggy bag à remplir, sans qu'on ait besoin de le demander. Lionel repart avec les restes de son porc épicé qui embaument délicieusement la voiture. Il est ravi de son repas, pour ma part, je suis complètement pexplexe. Ce n'était pas mauvais, pour autant je ne peux pas dire que c'était bon. Très étrange, comme expérience.