San Francisco, passage obligé quand on visite la Californie, à plus forte raison quand on a un pied-à-terre dans la Bay Area. Je commence à connaître la ville (*cough* prétentieuse *cough*), mais pour la venue de ma soeur, j'avais envie de découvrir de nouveaux coins avec elle. Alors, plutôt que de harpenter les endroits qui me sont familiers, une fois n'est pas coutume, j'ai suivi à la lettre un guide touristique.
Généralement, mes guides touristiques, je les lis religieusement, de la première à la dernière page, pour me donner un aperçu de ma destination, je les annote, je les surligne. Puis, je les oublie à l'hôtel ou chez moi. Les cartes avec les points d'intérêts, c'est tellement plus pratique.
Cette fois-ci, on se la joue bonne élève. On s'est laissées guider par le Lonely Planet de Dragon Gate jusqu'à la Coit Tower. Un itinéraire plein de petites ruelles, ça promettait d'être sympa.
Chinatown
Point de
départ et début du dépaysement : Dragon Gate. Ses tuiles vertes, ses
lampions et ses idéogrammes. En quelques pas, on quitte les buildings de Union Square et l'ambiance de San Francisco pour l'Asie. Complètement fou.
L'arche en elle-même est un cadeau fait par Taiwan à San Francisco en 1970. Le chinatown de San Francisco est le plus vieux d'Amérique du Nord, et le plus grand quartier chinois hors d'Asie. Construit en 1848, le quartier est une attraction touristique majeure de San Francisco puisqu'il attire plus de monde que le Golden Gate Bridge. Dingue.
L'intérieur du quartier est une succession de boutiques de gadgets en tout genre et de restaurants. On se promène le nez en l'air pour observer les lampions rouges, le linge qui sèche, les enseignes et fanions recouverts d'idéogrammes. Quelques bâtiments ont des toits façon temples, avec les extrémités courbées et les lampadaires rouge et verts avec les petits dragons sont trop chous.
On zigue zague à travers les ruelles, certaines sont crades et on se demande pourquoi le guide nous y entraîne, d'autres sont plus typiques et intéressantes, comme Ross Alley.
Paraît-il, la plus vieille ruelle de San Francisco. Elle abrite la "Golden Gate Fortune Cookie Factory" (l'écriteau jaune, à gauche sur la photo), fabrique des fameux biscuits en forme de demi-lune qui contiennent un message (n'ont rien de chinois et n'ont pas vraiment de goût, il faut l'avouer). Il était aux alentours de midi quand nous sommes passées par ici, ça sentait bon, les estomacs commencaient à grogner. Mais surtout, cette ruelle a servi de décors aux films Karaté Kids II et Indiana Jones et le temple maudit (au tout début du film, quand Harrison Ford et la fille se jettent par une fenêtre du club.). La grande classe.
Changement d'ambiance, on passe ensuite de la Chine à la Beat Generation puisque notre ballade nous emmène dans la Jack Kerouac Alley, et nous débouchons directement entre la légendaire librairie City Light Book Store et le café le Vesuvio, deux haut lieux de la vie littéraire du San Francisco des années 50. La devanture de la librairie, en plein rafraîchissement, était recouverte de bâches noires, pas de photos cette fois-ci, mais je me console avec les peintures de l'allée et des bâtiments aux alentours.
North Beach
Autre quartier, autre atmosphère. Nous entrons dans North Beach, alias Little Italy. C'est plein de restaurants italiens, les maisons sont rondes et colorées, les rues en pente et les lampadaires portent des brassard vert, blanc et rouge.
Si le trajet était relativement plat jusqu'à maintenant, là ça commence à monter. Au détour d'une rue, on apperçoit le Bay Bridge et on peut admirer le dénivelé jusqu'aux piers.
La grimpette continue, on passe par des escaliers charmants recouverts de plantes, un petit air de village du sud de la France. Au bout de quelques minutes, on apperçoit la Coit Tower dans un écrin de verdure. Pour y arriver, il faut passer par des jardins et des escaliers minuscules, confidentiels. On a l'impression d'être les seules à connaître ce chemin. Le guide nous a vendu des perroquets sauvages, on en a vu aucun. Le ciel commence à se dégager, le soleil fait une apparition. Je suis complétement charmée.
Telegraph Hill et la Coit Tower
En haut de Telegraph Hill se dresse la Coit Tower, tour Art déco de 64m de haut érigée au début des années 1930 à la demande de la riche Lily Hitchcock Coit en mémoire des pompiers de la ville. L'excentrique veuve était apparemment un peu obsédée par les pompiers, au point de ne rater aucun incendie. Chacun ses hobbies. Personnellement, je ne suis pas fan de l'architecture de cette tour. Ouvertement phallique, un peu de mauvais goût, on a déjà fait mieux. Et puis, avec un nom pareil, avec ma soeur, c'était un peu l'après-midi de la vanne qui volle pas haut. Ceci dit, la vue sur la ville et sur Alcatraz depuis la base de la tour est superbe.
Le rez-de-chaussée de l'intérieur de la tour est orné de fresques qui représentent des scènes de vie à San Francisco, dans des champs, ou pendant la Grande Depression. Les peintures ont été réalisées principalement par des artistes et étudiants de la California School of Fine Arts recrutés au nom du Public Works of Art Project, un programme du New Deal visant à employer des artistes.
Au sommet de la tour, quelle vue ! Et quel vent aussi. A décorner les boeufs. Heureusement que la plupart des ouvertures de la tour sont fermées par des plaques de plexy. Hormis les buildings de downtown qui surgissent, San Francisco a l'air très plate de là-haut. Plus aucune trace de ces pentes que nous avions vaillamment gravi.
La tour est un peu un emblême de San Francisco. Elle apparaît dans les films The Enforcer (L'inspecteur ne renonce jamais, la série des Dirty Harry avec Clint Eatwood) et Sueurs froides d'Alfred Hitchcock et même dans les jeux vidéo Sim City 4 et GTA San Andreas.
Lombard Street
La promenade proposée par le Lonely Planet s'arrêtait à la Coit Tower. Les jambes étaient encore légères, il commancait enfin à faire beau, après tout, ce n'était pas si loin que ça. Nous avons donc poursuit la ballade jusqu'à Lombard Street. Cette dernière partie a été la plus dure en terme d'escalade de rue pentue.
La portion tortueuse de Lombard Street est très facile à trouver, il suffit de répérer un attroupement de gens au milieu de la rue et des automobilistes excédés qui essayent de passer. Les lacets de cette partie de la rue m'intéressent moins que son esthétique général : des briques rouges, beaucoup de fleurs sur les bas-côtés et une vue sur la Coit Tower où nous étions quelques dizaines de minutes auparavant.
Pour finit en beauté, nous avons descendu Hyde Street jusqu'à la mer pour y admirer les bâteaux.
Au départ, j'étais un peu sceptique sur le trajet proposé par le guide mais au final, j'ai beaucoup aimé. En peu de temps, on a pu goûter à des ambiances différentes et voir pas mal de choses. Si le soleil s'était décidé à se montrer plus tôt, ça aurait été encore mieux.
Détails techniques
- Cette promenade se boucle en environ 3 heures.
- Pour arriver à Dragon Gate depuis la gare Caltrain, nous avons pris le bus à l'angle de Townsend et de la 4ème jusqu'à Market Street. Comptez 2$ / personne pour un ticket.
- Tarif pour monter en haut de la Coit Tower : 7$ / personne. La visite de la base est gratuite.
- Nous avons déjeuner à North Beach, au Café Pucini. Les prix sont corrects, l'ambiance Art-déco / années 30 sympa et la soupe de pois cassés délicieuse.
On ne s'en lasse pas de San Francisco ! Et puis, il y a toujours quelque chose qu'on ne connait pas à voir !
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