Aux Etats-Unis, les lois relatives à la conduite diffèrent dans chaque état (ben oui, pourquoi faire simple ?). Certains états ont un accord avec la France qui permet aux resortissants français d'échanger leur carton rose contre un permis américain. Pas la Californie.
Toute personne qui s'installe en Californie doit repasser son permis de conduire, y compris les américains des autres états. Je n'ai pas echappé à la règle. Récit d'une aventure en deux temps trois mouvements.
Comme beaucoup de français peut-être, j'ai été traumatisée par le permis de conduire en France. Les heures passées à regarder des DVD de code de la route, les heures de conduite avec l'auto-école à tourner en rond comme un hamster motorisé sans cage et cette épreuve de la conduite... Il m'a fallut 3 essais pour l'avoir et encore aujourd'hui, je ne comprends pas ce qu'on veut au pauvre apprenti-pilote.
L'idée de repasser le permis, qui plus est dans un autre pays, me donnait des sueurs froides. Mais le permis français n'est valable que 3 mois ici. Tout comme le permis international d'ailleurs ou le permis d'un autre état des Etats-Unis. La Californie n'a que faire des autres permis de conduire. Après tout, que peut bien valoir un permis qui a coûté 2 000 euros, une trentaines d'heures de conduite en auto-école, 1 an et 3 000 km de permis accompagné et 2 tentatives râtées ?
Aux Etats-Unis, le permis de conduire et les cartes grises des véhicules sont gérés par le même organisme, le Department of Motor Vehicule (DMV pour les intimes). Exit les auto-écoles. Comme en France, le permis se déroule en deux temps : une épreuve théorique (written test) et une épreuve pratique (behind the wheel driving test).
Avant toute chose
Il faut conduire. Ça peut sembler paradoxal de commencer par la fin, mais conduire aide beaucoup à se familiariser avec l'esprit de la conduite US. On apprivoise ainsi les route avec plein de voies partout, les feux installés en face du conducteur et non pas juste au dessus, les vitesses en miles / heure, le fait de tourner devant les autres voitures et non pas derrière à un carrefour, le droit de tourner à droite à un faux rouge sous certaines conditions, etc ...
Lire le code de la route ne fait pas de mal non plus. Il est très court et les questions posées au written test sont directement issues du livret. Autant y avoir mis le nez avant de passer l'examen.
Des sites internet gratuits permettent de s'entraîner au written test. J'ai dû faire une bonne cinquantaine de questionnaires, ce qui m'a premis d'assimiler le vocabulaire technique : steering wheel, u turn, curb, lane. Ma hantise était de ne pas comprendre un mot clé de la question. Celà dit, on peut passer le test en français, mais la traduction est tellement mauvaise qu'à mon sens, il est encore plus incompréhensible que le test en anglais.
Sur Youtube, certains candidats au code de la route filment leur questionnaire. Des épreuves récentes avec les corrections, tout bénef' quand on prépare le test, surtout quand on sait qu'il n'existe pas énormement de questionnaires différents. Les chances de tomber sur une grille vue en ligne sont grandes (c'est ce qui m'est arrivé).
Le written test
Il faut commencer par prendre rendez-vous au DMV, sur internet ou par téléphone. Ça peut sembler stupide dit comme ça, mais quand on voit la file interminable de gens qui attendent à l'entrée des DMV, on se félicite de l'avoir fait. Quand Lionel a passé son code, la file était tellement longue qu'un stand de hot dog avait fini par s'installer à proximité.
Le jour du rendez-vous, on vient à l'heure, parce que même si on a rendez-vous, on ne coupera pas au petit ticket "comme chez le boucher", et avec tout un tas de papier. Visa H4 oblige, on vient avec son mari aussi, il peut toujours servir.
Quels papiers quand on a un visa H4 ?
- le formulaire du DMV rempli
- un papier de la sécurité sociale précisant que vous n'êtes pas élligible pour un numéro de sécurité sociale (récupérer ce papier à la sécurité sociale de San José nous a pris au bas mot 15 min alors qu'on était parti pour y passer l'après-midi. J'étais plus qu'impressionnée).
- le i-94 (= le papier des douanes qui précise quand vous êtes entré sur le territoire américain, à télécharger en ligne et à imprimer)
- le passeport avec le visa dedans
- un certificat de mariage (que je n'avais pas)
Avant de passer le code à proprement parler, on fait de la paperasse : on donne ses papiers à un guichet, on prend un ticket et on attend pour aller à un autre guichet. Au 2ème guichet, on re-vérifie les papiers, on signe, on se fait prendre les empreintes digitales, on doit lire un panneau plein de lettres pour prouver qu'on voit à peu près clair (et on négocie à mort avec le préposé pour lui expliquer que non, on a pas de certificat de mariage sur soi mais oui, on a fait changer le nom sur le passeport, il est là, et non on ne sait pas pourquoi le visa est au nom de jeune fille).
Vient ensuite la partie la plus douloureuse du permis en France : payer. Ici, le permis coûte la somme faramineuse de 33 dollars.
Après avoir re-donné ses empreintes digitales pour la 3ème fois, des fois qu'elles auraient changé en l'espace d'une heure, on se fait prendre en photo au guichet numéro 3. Trop dommage, j'avais oublié que dans ce pays on a le droit d'avoir l'air heureux de vivre sur ses photos officielles. Résultats, sur mon permis j'aurais une tête de criminel tout juste arrêté par la police. Lionel a à peine fait mieux, le regard vers le haut, il a l'air d'être témoin d'une apparition divine.
Enfin, après tout ça, on se dirige vers un 4ème guichet où un employé vous tend le written test. Le test se passe debout, on rempli le QCM au crayon dans un espèce de cubicle en prenant tout le temps necessaire. En cas d'échec, il est possible de retenter immédiatement un 2ème test. Une fois le papier dûment coché, on va le faire corriger à un 5ème guichet. J'étais un peu déçue quand j'ai vu l'employée sortir un carton de correction, moi qui croyais naïvement qu'ils connaissaient toutes les réponses ! Pour ma part, 0 faute, merci Youtube.
Durée entre le moment où je suis entrée dans le DMV et le moment où j'ai eu mon code : 1h30, 2h max.
Le behind the wheel driving test
Le code en poche, le papier qu'on a signé au début et avec lequel on se balladait de guichet en guichet fait office de permis temporaire. Quand on se sent prêt (= le lendemain du code pour en finir au plus vite avec cette corvée), on prend rendez-vous pour la conduite. Les délais sont beaucoup plus raisonnables qu'en France, je n'ai eu à attendre qu'un petit mois pour avoir un créneau pour passer la conduite. Et surtout, pas d'heures de conduite à prendre nulle part.
L'épreuve de la conduite se passe avec sa propre voiture, à défaut, une voiture de location. L'important est que le nom du candidat figure sur l'assurance de la voiture. En gros, on roule jusqu'au DMV pour y essayer de passer son permis et savoir si on sait rouler. Etrange quand même.
Le jour de la conduite, traumatisme français oblige, j'étais très stressée. On a arrive au DMV à l'heure (on passe devant la file éternelle de gens qui attendent et qui en ont pour la journée) et on présente à la guichetière son empreinte digitale et ses papiers (permis temporaire et assurance à son nom). Puis on remonte dans sa voiture, on fait la queue et on attend, longtemps, qu'un examinateur vienne. Celui-ci commence par faire le tour de la voiture pour voir si tout fonctionne (feux, clignotants, ...) et vous fait réviser votre vocabulaire technique si chèrement acquis. Mon examinatrice m'a demandé de faire les signes avec les bras, parce qu'en Californie on trouve ça tout à fait sécure de passer le bras par la fenêtre quand on roule et de l'utiliser comme clignotant. Elle monte en voiture et c'est parti Simone, enfin Linda pour le coup.
L'épreuve en elle-même est identique à l'épreuve française : on tourne pendant 15 à 20 minutes dans le quartier (merci à Lionel de m'y avoir emmené la veille). La différence est dans l'état d'esprit : le DMV veut que vous réussissiez, c'est même marqué dans le manuel, et une erreur n'est pas forcément éliminatoire. Personnellement, j'ai pillé pour éviter la collision avec une autre voiture, ça a été ma seule erreur, j'ai eu mon permis quand même.
Une fois l'épreuve finie et réussie, on retourne au guichet signer des papiers et on s'en va avec son pernis temporaire. Le définitif prend son temps pour arriver, on m'a annoncé 3 mois d'attente.
Durée entre le moment de l'arrivée au DMV et le moment où j'ai eu mon permis : 2h.
Bilan : le permis aura pris 3 à 4 heures de mon temps, 1 mois pour avoir un rendez-vous pour la conduite et 33 dollars. Imbattable.
Le niveau de difficulté du permis californien est beaucoup plus bas qu'en France. L'examinateur ne cherche pas la petite bête. Ce n'est pas rien qu'ici le permis peut se passer dès 16 ans. La vie sans voiture est très compliquée et je me demande s'il n'y aurait pas un lien de cause à effet.
Je suis sûre que c'est les frangines de Marge Simpson qui te l'on filé ton permis !!!
RépondreSupprimerAh ouais, maintenant que tu le dis, l'examinatrice avait les mêmes cheveux :D
SupprimerAwesome bblog you have here
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