J'ai passé des mois à préparer les vacances de mes parents aux Etats-Unis. Comparer et réserver des hôtels, yelper des restaurants, mettre sur pied un itinéraire, calculer les distances sur google map. Sur le papier, c'était génial : Noël dans le désert, Big Sur, la Death Valley, Las Vegas, le Grand Canyon. De quoi leur en mettre plein la vue. Puis la météo s'en est mêlée. Les 15 premiers jours de décembre étaient excécrables. De la pluie, du froid, du vent. Mais on est où là ? A Cherbourg ? Des prévisions de neige et de glace m'ont poussées à modifier mon planning aux petits oignons. J'ai râlé, pesté, déprimé. Va pour un itinéraire bis.
Histoire de s'assurer le beau temps, on a décidé de longer la cote pacifique sur la US 1 (prononcer "iouès ouane") jusqu'à Santa Barbara. Et c'était super chouette.
Big Sur
Après une pause déjeuner à Monterey, on a repris la route vers Big Sur. Je m'attendais à des paysages magnifiques sur 10, peut-être 15km autour du Bixby Bridge. En fait, c'était splendide tout du long. Il fallait lutter pour ne pas faire de pause photos tous les 10 mètres au bord de la route. On s'est tout de même arrêté une bonne dizaine de fois pour admirer les falaises et l'océan. Les panoramas sont époustouflants, ambiance nature sauvage, pas une ville sur des kilomètres. Tellement splendide que s'en est frustrant d'essayer de les capturer sur de petites photos.
On sait pourquoi on emprunte cette route : tous les automobilistes roulent doucement et se garent dès que possible. Certains passagers se penchent dangereusement hors du véhicule en mouvement pour prendre des photos. Nous, on roule le nez collé à la vitre et Black Sabbath dans les oreilles.
A cause des pluies diluviennes des jours précédents ou des fortes marrées, je ne suis pas sûre, Pfeiffer Big Sur State Park est fermé. C'était pourtant la bonne saison pour voir les cascades, paraît-il. Peut importe, nous irons marcher vers la mer, coute que coute. On s'arrête au bord de la route, vers le premier chemin qui semble plonger vers l'océan. Bonne pioche. Les paysages sont superbes depuis la crique que nous atteignons.
Hearst Castle
Après avoir admiré une dernière fois la vue pas dégueu depuis notre motel (le motel au bord de l'eau = la fausse bonne idée : les vagues ont fait un boucan du tonnerre toute la nuit. Mais c'est beau), on se met en route vers Hearst Castle. Bonne élève, j'avais réservé nos billets à l'avance. Et c'était une bonne idée : la foule était importante pour un mois de décembre. Je n'imagine pas ce que ça doit être en été.
La visite est très bien organisée. Un bus emmène les visiteurs jusqu'au château, le trajet en lui-même est déjà sublime (le thème de ce séjour : les synonymes de "magnifique"). Le château surgit de temps en temps entre les colines verdoyantes.
Arrivés aux pieds de l'imposante bâtisse, notre groupe est pris en charge par une guide pour une visite de 40 minutes. Visiblement, elle n'apprécie pas trop les enfants et s'arrête au moindre pleur ou gémissement avec des soupirs agacés. C'est très drôle.
D'après la légende, le magnat de la presse William Randolph Hearst en avait marre de faire du camping sur les collines de San Simeon et a voulu se faire construire un bungalow. C'est un peu parti en sucette on dirait. Le bâtiment est colossale, un joyeux mélange d'époque médiévale française, de renaissance italienne, d'art egyptien, bref, un pot pourri d'art et d'architecture européenne et orientale. Le tout, dans un bâtiment construit au début du XXème siècle. Le propriétaire avait beau appeler ça "son ranch", ça tient plus du château, avec des tours, des portes en bois lourdes et des bas reliefs. J'ai quand même été un peu déçue qu'aucune mention ne soit faite au film d'Orson Welles Citizen Kane. Le film est manifestement inspiré de la vie de William Randolph Hearst. Pourtant, pas un mot.
La visite, très intéressante, a paru courte. Je serai bien allée faire un tour du côté des cuisines et des cottages, mais le programme de la journée était chargé.
La Purisima Mission
Les missions, c'était un peu le fil rouge de ce court séjour (ou long week end, ça dépend du point de vue). On en a visité presque tout le long du chemin, à commencer par la Purisima Mission, à Lompoc. On arrive une heure avant la fermeture, la faute à un bon déjeuner à Cambria, chez Linn's Restaurant. Le ranger qu'on croise en arrivant nous dit que vu l'heure, plus besoin de payer le parking. Sympa.
Contrairement aux autres missions que j'ai pu visiter, celle-ci est très grande. Les aménagements effectués et les animaux présents permettent de mieux se rendre compte de l'aspect communautaire de la vie dans les missions. Des huttes, des cochons, des fours, des métiers à tisser, un atelier pour tanner le cuir, cette mission ressemble à un petit village, ce qu'elle était surement, à l'époque de sa fondation.
D'après wikipedia, la mission est hantée et passe régulièrement dans les émissions de télévision sur le paranormal. Cool.
Contrairement aux autres missions que j'ai pu visiter, celle-ci est très grande. Les aménagements effectués et les animaux présents permettent de mieux se rendre compte de l'aspect communautaire de la vie dans les missions. Des huttes, des cochons, des fours, des métiers à tisser, un atelier pour tanner le cuir, cette mission ressemble à un petit village, ce qu'elle était surement, à l'époque de sa fondation.
D'après wikipedia, la mission est hantée et passe régulièrement dans les émissions de télévision sur le paranormal. Cool.
Les grilles du parking ferment à 17h, on regagne notre motel tôt. Heureusement, même s'il est sans charme, il nous réserve d'agréables surprises : un happy hour avec quatre consommations gratuites pour chacun. Mes parents en profitent pour nous mettent une claque au billard.
Solvang, un village danois un peu choco
La ville
Le lendemain matin, on met le cap toujours plus au Sud, vers Solvang, une ville fondée en 1911 par des danois. Dire que l'identité nordique de la ville a perduré est un euphémisme. Le patelin joue à fonds la carte des pays du nord : la plupart des maisons sont colorées et recouvertes de colombages, on a vu deux moulins à vent, une statue de la petite sirène, les enseignes des boutiques sont écrites en polices gothiques, certaines maisons ont des cigognes empaillées sur leur sommet. On se croirait un peu dans le quartier nordique de Europapark. Qu'est ce qui est authentique, qu'est ce qui est purement touristique ? Difficile de faire la part des choses. Néanmoins, c'est distrayant et inattendu. Il faisait très beau et chaud, la balade en ville était très agréable.
Le côté très propret m'a rappelé à Carmel. Sauf qu'ici, les galeries d'art sont remplacées par les boulangeries danoise. Je n'ai jamais vu une telle concentration de boulangerie en Californie.
En arrivant, on passe a proximité d'une ferme d'autruches, mais déception, impossible de trouver un restaurant qui serve du steak d'autruche. On se rabat sur un café belge (dans un village danois, logique) qui sert d'excellentes gaufres.
La mission
Solvang a un vrai passé historique, qui, en Californie, se traduit souvent par la présence d'une mission. Celle de Solvang est bien antérieure à la venue des Danois en Californie et donc à la ville elle-même. Nous en faisons rapidement le tour. L'église est construite très simplement, sans fioritures, ce qui me surprend.
Santa Barbara
Depuis que j'ai préparé un peu à l'arrache ce séjour, j'ai en tête la chanson des Inconnus, Ca te barbera. Forcément. On reprend la route sous un grand soleil. Les paysages qu'on traverse sont sublimes, des montagnes presque vert fluo, quelques vaches de temps en temps et l'océan qui joue à cache cache derrière.
Premier arrêt à Santa Barbara : la mission. La chaleur est suprenante, on regrette de ne pas avoir mis de short alors qu'en partant de Santa Clara sous la pluie, on hésitait à emmener des bonnets. C'est fou. Construite sur une coline, la mission domine la ville. C'est joli, arboré. Dans la grande crèche installée à l'entrée de la mission, deux ânes languissent au soleil.
Direction ensuite le centre ville, très peuplé. On arrive au moment du marché. Les vendeurs crient pour attirer les clients et vendre leurs produits exotiques (je ne reconnais pas ce qu'il y a sur la moitié des stands), des chanteurs donnent de la voix, un type joue du saxophone sur un monocycle. Gros coup de coeur pour cette ville charmante. Les bâtiments sont très beaux, blancs et carrelés, beaucoup de ruelles sont piétonnes, j'adore. On se promène tout en faisant les boutiques, en ce 23 décembre, les achats de Noël ne sont pas tout à fait bouclés.
La nuit tombe déjà mais on continue notre balade. Avec toutes les décorations de Noël, la ville est très bien éclairée. Sur mon téléphone, j'ai téléchargé l'itinéraire du Red tile walking tour qui fait le tour des monuments historiques de la ville. C'est super sympa et malgré la nuit, les bâtiments sont bien visibles.
Il commence à faire faim, on s'arrête au hasard dans une micro-brasserie. Mon père commande de délicieux tacos au poisson. Pour ma part, j'ai du mal à venir à bout de mon énorme mais très bon hamburger.
De retour à l'hôtel, l'ambiance est beaucoup plus calme que la veille. Exit le happy hour, place au milk and cookies. J'ai l'impression d'être invitée dans la salon d'une vieille dame un peu stricte. Ca se fait encore, les tapisseries à grosses fleurs ?
On rentre !
24 décembre, on prend le petit déjeuner sur la terrasse de notre motel. Il fait doux, le soleil brille. Je serai bien restée une journée de plus à Santa Barbara, pour profiter de la mer entre autre. Mais on décide de fêter Noël chez nous. Retour à la Silicon Valley en quatre petites heures. Ou plutôt à Cherbourg : il fait toujours aussi gris et il tombe des cordes. Mais qu'est ce que c'est que ces conneries ??
En résumé
- Le séjour a duré 4 jours. Un jour ou deux de plus auraient été sympas.
- Au cumulé, nous avons roulé 11 heures 30. Lionel, alias le chauffeur officiel, a assuré seul la conduite.
- Grosso modo, nous avons parcouru 600 miles, soit à peu prêt 1 000km.
- La météo était super, mais à refaire, je partirai plutôt en été, pour profiter de journées plus longues.
- L'entrée au Hearst Castle coute 25$ par personne. Il est recommandé de réserver à l'avance et d'arriver 20 minutes avant l'heure de la visite. Toutes les infos sont là.
- L'entrée et le parking à La Purisima Mission coûtent 6$ par voiture. Des visites guidées sont proposées. Plus d'infos ici.
- Les entrées des missions de Solvang et Santa Barbara coûtent 5 ou 6$ par personne.
Merci de la visite! On voulait faire aussi cette fameuse route qui longe la cote, pas encore eu le temps, on verra ça au printemps! Merci pour cet aperçu!
RépondreSupprimerA+
Karine
De rien ! C'était vraiment super, le temps était magnifique, les paysages incroyables. Je t'encourage vivement à le faire !
SupprimerMagnifiques photos ! J'adore cette route qu'on a souvent faite entre L.A. et Santa Barbara. On l'a aussi faite plusieurs fois vers San Francisco et tes réflexions sur le temps me font rire car c'est exactement l'impression qu'on avait (Il fait super froid en NoCal !). Mais temps de Cherbourg ou pas, la côte Nord est quand même vraiment belle, tes parents ont du revenir émerveillés !
RépondreSupprimerOn en a tous pris plein les yeux ! Mais le temps en ce moment c'est terrible ! Il faisait 0 degrés ce matin !!
SupprimerEh oh, c'est pour moi les rélexion sur Cherbourg ? Je me sens presque vexée du coup :p
RépondreSupprimerSinon pour Citizen Kane, normal que les guides n'en fassent pas référence : Hearst (ou ses descendants ?) a tout fait pour que le film ne sorte pas...
Road trip sympa qui me donne envie de retourner à Hearst Castle sous le soleil et de pousser jusqu'à Santa Babara
Te vexes pas !! Cherbourg, c'était plus pour l'image populaire, en vrai, à part Les parapluies de Cherbourg j'en connais rien :D
SupprimerJe me doutais bien que certaines personnes avaient été froissées par le film. Il est pas super flatteur...
Santa Barbara, c'est vraiment chouette. J'en attendais rien et j'ai beaucoup aimé.
Et ben voilà t'as pas lu mon article sur Cherbourg :D Bon ok on trouve de très bons parapluies à Cherbourg mais quand ils ont tourné le film, il faisait tellement beau que les pompiers ont du utilisé leur lance à incendie pour faire de la pluie...
SupprimerJe ne savais pas ça ! Très marrante cette anecdote !
SupprimerC est un des tous premiers itineraires que nous avons fait a notre arrivee en Californie, j avais adore alors c est sympa de le revoir a travers tes photos! La US 1 est une de mes routes preferees de Californie, elle est magnifique que ce soit au sud ou au nord, elle est superbe!
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