16 févr. 2014

Chasser l’appartement dans la Silicon Valley



Le contrat de Lionel comportait un volet relocation bien fourni (ce qui a eu une certaine influence sur la décision finale).  La nana qui devait s’en occuper n’était pas … on va dire réactive, je me suis donc penchée sur la question. Après des heures à éplucher craigslist (le boncoin américain), j’ai appris deux ou trois choses. 

Déchiffrer les annonces : ma première visite sur craigslist m’a laissé comme deux ronds de flans. Lors de mon précédent voyage aux Etat-Unis, je m’étais déjà frottée à l’enthousiasme des américains mais je ne m’attendais pas à le retrouver tel quel dans des sites de petites annonces. Tous les appartements sont “AMAZING !!!!, must SEE, a place to call HOME !” le tout à grand renfort de points d’exclamation, majuscules, petits cœurs et émoticons. Ma rigueur germanique me  souffle que ça ne fait pas sérieux mais je passe outre. Il y a ensuite la lecture de la petite annonce à proprement parler dans laquelle certains mots clés doivent mettre la puce à l’oreille. « Public transport » ou « Walking distance to » par exemple. En Europe c’est synonyme d’accessibilité, de pratique, d’appartement bien situé. Au pays de la grosse voiture, ce n’est pas vraiment un compliment. Comprendre « appartement pour les pauvres non motorisés ».

Les complex : rien à voir avec le physique. Dans nos villes, les appartements sont empilés dans des immeubles plus ou moins réussis. Ces appartements sont quelque fois la propriété de particuliers ou non. Dans la baie de San Fransisco, les complex pullulent. La première image qui me vient à l’esprit pour définir cette façon de vivre c’est la série Melrose Place. Une espèce de petit immeuble avec une piscine au centre, sur deux étages dont les logements ont les entrées par l’extérieur. Ca quoi :


Plus américain tu meurs. En gros, un genre de petit quartier hyper entretenu. Les résidents disposent en général de toute une palette de services : spa, piscine, salle de fitness, laverie automatique, homme à tout faire qui vient remplacer une ampoule grillée à 3h du mat’. Avantage non négligeable : ces complex ont souvent des sites internet et sont recensés sur Yelp. La lecture des commentaires d’une bonne dizaine de résidences nous a beaucoup aidé pour faire notre choix. Complex n'est pas synonyme de grand luxe. Il y a du bon comme du franchement pourri.
Enviabilité : 8 /10


Murs en carton : la faute au beau temps quasi-constant peut-être, les californiens ne sont pas très portés sur l’isolation. Résultat : de grandes chances de se retrouver à vivre avec ses voisins ou pire à côté des nombreuses expressways à peine séparés par les trucs tous fins qu’ils appellent murs.
Enviabilité : 2/10


Tout équipés : dans mon premier appartement, il y avait un lavabo dans la cuisine et c’était tout. Beaucoup d’appartements en Californie ont la totale : machine à laver, sèche-linge, four, plaques, micro-onde et lave-vaisselle. Le bonheur quand on emménage. 
Enviabilité : 9/10


Balcon/patio : le saint graal des citadins assoiffés de verdure mais pas trop. En étage, les appartements ont souvent un balcon, au rez-de-chaussée c’est un petit patio. C’est vrai que ce serait dommage de se priver de ce soleil …

Photo qualité patate de notre balcon
 Enviabilité : 8/10


Prix : La Californie c’est cher, la Silicon Valley, c’est pire. Le montant de notre loyer mensuel a été multiplié par 3 par rapport à ce que nous payions à Strasbourg. Et encore, on a réussi à rester sous la barre des 2 000$, la facture aurait pû être beaucoup plus salée. 
Enviabilité : 1/10


Petfriendly : outre-atlantique, on aime les compagnons à quatre pattes et comme souvent, à partir du moment où on paye tout est possible. Avoir un chien ou un chat est très souvent autorisé moyennant une caution supplémentaire et un surplus au loyer à payer tous les mois. 
Enviabilité : 5/10


Les mystères que je ne parviens pas à percer : cette obsession pour la moquette beige et épaisse par exemple. Pas très hygiénique, une couleur impossible à garder, et franchement, de la moquette dans une région où il fait toujours à peu près 20° impossible pour moi de me balader pieds nus. A côté de ça, il y a les granite countertops. Information présente dans 90% des annonces et dont je ne sais absolument pas quoi faire.
Enviabilité : non définie

Après un mois et demi de recherches, nous avons trouvé un chouette appartement très lumineux dans un complex avec piscine, oh yeah.

3 commentaires:

  1. Vous avez évidemment prévu la chambre d'amis pour nous, don't you? Congrats en tous les cas (et on réserve notre suite pour l'année prochaine, donc)

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    1. Of course on a pensé à la pléiade d'amis ! Pourquoi tu crois qu'on a un aérobed deux places ?

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  2. La moquette epaisse je n y ai pas vraiment adheré de suite, mais un hiver aux Etats Unis pour ne plus m'en passer ( Wisconsin) :-)

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